dimanche 17 juin 2012

Soulager la douleur neuropathique : au-delà des frontières entre le public et le privé…

Les douleurs neuropathiques sont la conséquence directe d’une lésion ou d’une maladie du système nerveux. Une de leurs caractéristiques est d’être permanentes, présentes de jour comme de nuit, 365 jours par an, une douleur permanente, même d’intensité faible, étant classiquement plus difficile à supporter qu’une douleur intense mais brève.

La prise en charge des douleurs neuropathiques s’appuie classiquement sur 3 piliers : les médicaments, les approches psychocorporelles et les techniques de stimulation du système nerveux. Ces 3 piliers sont souvent nécessaires à la prise en charge globale des patients. Problème : l’organisation des soins ne permet pas toujours de les proposer en même temps, y compris au sein des structures d’étude et de traitement de la douleur chronique, qui ne disposent pas toujours de l’ensemble des compétences nécessaires en leur sein.




D’où l’intérêt de développer des partenariats. La revue Douleurs (Elsevier-Masson) publie un article [1] qui témoigne parfaitement de l’intérêt de décloisonner la prise en charge des patients, en mettant en place une filière de soin adaptée aux besoins de la population (et non pas aux habitudes des professionnels…). L’exemple présenté est celui de la stimulation médullaire, technique de stimulation du système nerveux implantée. En l’absence d’implanteur au sein de 3 structures d’étude et de traitement de la douleur chronique des hôpitaux publics, les patients sont opérés en clinique privée par un neurochirurgien expérimenté, le suivi étant réalisé conjointement avec le médecin traitant libéral.


Les auteurs de cet article peuvent présenter des résultats flatteurs : chez les 141 patients implantés entre 2004 et 2010, l’efficacité de la stimulation médullaire est supérieure aux données de la littérature scientifique (8 patients sur 10 soulagés de plus de 50% sur le long terme) pour un taux de complications comparable (1 patient sur 3, complications le plus souvent mineures et réversibles). Cela témoigne à la fois d’une bonne sélection des patients et de pratiques sécurisées. Autre point important, le parcours de soins est nettement simplifié : délais de prise en charge raccourcis du fait d’une réactivité accrue, pas d’examens radiologiques redondants, contacts téléphoniques directs et fréquents entre les professionnels…

Les patients présentant un syndrome douloureux neuropathique chronique ont tout à gagner au développement de ce type de filières (public-privé), plus fluides et organisées sans arrière pensée de concurrence entre établissements de santé…

Référence