mardi 12 juin 2012

Plan douleur : quel programme pour la saison 4 ?

Depuis 1998, 3 plans pilotés par l’actuelle Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS) ont été consacrés à l’amélioration de la prise en charge de la douleur. Le 3e plan s’est achevé en 2010 : l’évaluation menée par le Haut Conseil de la Santé Publique avait pointé l’intérêt d’un nouveau plan. D’un point de vue pratique, il s’agira d’un « programme d’actions » basé sur 4 axes : articulation ville-hôpital, santé mentale, formation et recherche. Prévu initialement pour la fin du mois de mars 2012, la présentation de ce programme se fait attendre…




Voici 2 mesures phares qui me semblent prioritaires pour cette saison 4 :
  1. Création d’un organisme de développement professionnel continu (DPC) national et spécifique à la prise en charge de la douleur (voir article de mon blog). Cet organisme de DPC devrait posséder une autonomie financière et ainsi faire ses choix de façon indépendante. Il pourrait ainsi proposer des programmes de DPC couvrant les champs de la douleur aiguë, du syndrome douloureux chronique et des douleurs provoquées par les soins. La mise en place d’un programme « santé mentale » me semble être une priorité (voir article de mon blog). Afin d’éviter le développement anarchique d’organismes de DPC douleur un peu partout sur le territoire français, l’implication forte d’une société savante et des pouvoirs publics me semble indispensable. La Haute Autorité de Santé est dans ce cadre un partenaire incontournable.
  2. Mise en place d’un programme de recherche multicentrique sur les approches psychocorporelles. La recherche clinique française s’intéresse essentiellement au développement de nouvelles molécules à visée antalgique, négligeant à mon sens l’immense champ des thérapies cognitives, comportementales et à médiation corporelle (voir article de mon blog). De ce fait, les études cliniques sont le plus souvent monocentriques et non contrôlées. Conséquence directe : un niveau de preuve d’efficacité restant faible malgré l’investissement (important mais non coordonné) de nombreuses équipes. Une recherche clinique multicentrique de qualité permettrait de démontrer aux pouvoirs publics français l’intérêt des thérapies cognitives et comportementales (TCC), de la relaxation ou encore de l’hypnose dans la prise en charge de la douleur chronique. Etape suivante : la prise en charge de ce type d’approches par l’assurance maladie (voir article de mon blog)
Ces 2 mesures feront-elles partie du prochain programme d’action pour la prise en charge de la douleur ? Réponse d’ici peu…