samedi 8 septembre 2012

Fibromyalgie : le volume de l’ampli est à fond !

La très célèbre « Mayo Clinic » américaine publie régulièrement de courtes revues de la littérature scientifique destinées aux professionnels de santé. L’une de ces « concise review for clinicians » a été consacrée en 2011 à la physiopathologie de la fibromyalgie.

Au regard des données actuelles de la science, les auteurs considèrent que cette physiopathologie est de mieux en mieux comprise : de plus en plus de travaux de recherches tendent à prouver que les douleurs diffuses chroniques, symptômes principaux de la fibromyalgie, sont d’origine neurologique. Pour preuve, plusieurs médiateurs chimiques facilitant la transmission du message douloureux sont présents en quantité anormalement élevées dans le système nerveux, tandis que d’autres neuromédiateurs inhibiteurs sont présents en quantité anormalement basse. Les voies ascendantes (transmission du message douloureux) et descendantes (contrôle) de la douleur fonctionnent donc de façon anormale, comme si « le bouton volume de la douleur était en permanence tourné au maximum ».



Les anomalies constatées sont par ailleurs très variables d’une personne à une autre, ce qui explique qu’aucun traitement n’est capable d’agir chez l’ensemble des patients présentant un syndrome fibromyalgique. Comme pour l’hypertension artérielle, un projet thérapeutique personnalisé doit être mis en place, ce qui nécessite souvent d’essayer plusieurs approches.




Globalement, les auteurs de cet article considèrent que les douleurs de la fibromyalgie résultent d’une amplification anormale du signal douloureux, influencée par des facteurs individuels (voire génétiques) et environnementaux. Ils recommandent l’utilisation des métaphores du « réglage du volume de la chaine-hifi » et du « traitement de l’hypertension artérielle » par les professionnels de santé, pour une meilleure communication avec leurs patients.