Le questionnaire DN4 (pour « douleur neuropathique en 4 questions ») a été créé pour dépister plus fréquemment la douleur neuropathique [1], qui concernerait 7% de la population française [2]. Il ne s’agit pas d’un outil de diagnostic à proprement parler, un examen clinique étant nécessaire pour poser le diagnostic de douleur neuropathique, mais d’une aide au repérage d’une éventuelle composante neuropathique chez les patients présentant un syndrome douloureux chronique.
Le DN4 a donc été créé pour identifier une douleur neuropathique installée ; malheureusement, la prise en charge de ce type de douleur est particulièrement difficile et souvent décevante pour les patients. D’où l’intérêt de travailler à sa prévention, ou tout au moins à l’identification des patients qui ont le plus de risques de développer une douleur neuropathique. Dans cette optique, le DN4 semble également capable de prédire l’avenir et donc remplacer la meilleure des boules de cristal !
Deux études françaises parues en 2012 dans la revue Pain (Elsevier) viennent conforter cette idée :
- Chez les patients présentant un zona aigu [3] : parmi les facteurs de risque de développer des douleurs neuropathiques post-zostériennes (11,6% des cas 3 mois après l’éruption) figure en bonne place un score DN4 supérieur ou égal à 4 sur 10 ;
- Après prélèvement chirurgical de crête iliaque [4], le score DN4 est statistiquement plus élevé (4,42/10 vs 2,37/10 en moyenne) chez les 23 % patients qui développent des douleurs neuropathiques.
Ces études vont dans le sens d’une utilisation systématique du DN4 si la douleur persiste dans le mois qui suit une potentielle lésion neurologique (traumatisme, chirurgie, infection…), pour identifier plus précocement les patients à risques de développer une douleur neuropathique chronique.
Références