Les statistiques parlent d’elles-mêmes : 75% des français ont recours à des méthodes non médicamenteuses qualifiées de « médecines alternatives et complémentaires » (dites MAC). Qui plus est, ce recours a le plus souvent lieu en dehors du parcours de soin classique, c’est-à-dire sans échange préalable avec le médecin traitant. Encore peu développées au sein des établissements de santé, les MAC font malgré tout l’objet d’un questionnement croissant, comme en témoignent les réflexions récentes de la Haute Autorité de Santé, de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris ou encore de l’Académie de Médecine.
Cet article à paraître dans la revue Douleurs (Elsevier-Masson) propose au lecteur un intéressant panorama des MAC utilisées contre la douleur, en les classant en 4 catégories :
- Traitements biologiques naturels : acide alfa-lipoïdique, acétyl-carnitine et vitamine E
- Pratiques psychocorporelles : hypnose, yoga, méditation
- Traitements physiques manuels : ostéopathie, chiropractie, massage, toucher-massage
- Médecines énergétiques : médecines traditionnelles chinoises et indiennes, incluant l’acupuncture ou l’auriculothérapie
Ces MAC ont en commun de ne pas être, à l’heure actuelle, utilisées de façon consensuelle par la communauté soignante (au contraire, par exemple, de la kinésithérapie ou des thérapies cognitives et comportementales, dont la place est aujourd’hui bien établie). Pour ce faire, il faudrait que la recherche puisse être « intensifiée grâce à une méthodologie adaptée à ces pratiques ».
Merci et bravo au Dr Isabelle Nègre pour son ouverture d’esprit et pour les 2 idées clés qu’elle dégage dans sa conclusion :
- Les approches non médicamenteuses de la douleur, de type MAC, vont dans le sens d’une approche globale de la personne douloureuse et favorisent la nécessaire démédicalisation ;
- Leur développement est essentiel, non pas pour se substituer à la médecine dite traditionnelle mais pour en renforcer l’efficacité, dans une optique intégrative.