« Faire du bien là où ça fait mal » : tel est le principe des antalgiques dits « topiques locaux ». Face aux nombreux effets secondaires des médicaments antalgiques utilisés par voie orale, l’application de substances agissant à travers la peau est-elle une bonne réponse ? D’un point de vue théorique oui, surtout si la zone douloureuse est de petite taille. Mais d’un point de vue pratique, les solutions proposées aux prescripteurs et aux patients sont-elles vraiment efficace ? A en croire une revue de la littérature scientifique publiée par la « Mayo Clinic » américaine, la réponse est cette fois plus nuancée, cela dépend des molécules :
- Les anti-inflammatoires (ibuprofène, diclofénac) peuvent être recommandé pour un soulagement à court terme des douleurs aigues liées à une blessure des tissus mous ou à une pathologie articulaire ;
- La lidocaïne en emplâtre peut être recommandée en cas de douleurs chroniques neuropathiques, notamment après un zona ou en cas de neuropathie diabétique ;
- Bien qu’elle soit autorisée pour le traitement des douleurs neuropathiques, l’auteur de cette revue estime ne pas pouvoir émettre de recommandation sur l’usage de la capsaïcine, compte-tenu d’études disparates ;
- L’amitriptyline et la morphine, utilisés par voie orale, n’ont pas encore démontré leur intérêt par voie locale : le recours à des préparations magistrales pour un usage topique ne peut donc pas être recommandé en pratique courante ;
- Toutes les autres substances ou associations de substances, plus ou moins farfelues et/ou en vente libre, ne peuvent être recommandées en l’état actuel des connaissances.
Merci à la Mayo Clinic pour ce travail de fourmi (65 articles analysés) et pour cet éclairage…
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